” Tu les voies, tu les voies toutes, tu les revoies encore et encore, ces mains qui avancent et se posent sur toi. Ces grandes mains impolies qui viennent et ne repartent pas, ces ombres doigtées qui s’approchent de ta jolie tête. Elles sont grandes ces mains, elles sont hautaines ces mains, elles te prennent de haut, elles te regardent mais ne t’écoutent pas, elles s’autorisent mais ne demandent pas, elles te terrorisent et elles en rient.

Tu esquives, tu esquiveras, tu repousseras et tu diras non.

Et ces mêmes mains te pointeront du doigt, elles te diront de dégager, elles te repousseront, elles hurleront, elles seront colère, peur, frustration. Parce que pour ces mains, toi, tu n’es rien d’autre qu’un truc duveteux, qu’une chose qu’on peut câliner, qu’un petit être qu’on a pas besoin qu’on a pas besoin d’écouter.

Mais toi, toi tu les regarderas, depuis tes mètres plus bas, tu les observeras et tu tourneras la tête, continuant ta vie, ignorant les mains salies par la haine, les mains colères et les mots de misère. Toi tu vas continuer ta route, pendant que ces mains te mettront sur le dos  tous les malheurs du monde. Tu as ta vie à tracer, aucune importance a accorder de ton énergie pour des mains malveillantes. Ces mais seront encore plus colériques de par ton ignorance face à leurs accusations déplacées, mais toi tu n’y accordera plus ton regard.

Malgré tout, à la prochaine main froide qui s’approchera de toi, qui n’écoutera pas, qui s’autorisera sans même savoir, tu les reverras toutes, chacune de ces mains, posées sur toi… “